Mon mot à dire

Mon mot à dire

Mon mot à dire du lundi 12 décembre 2016

Employer dans un récit et dans l’ordre les 5 mots suivants : jacuzzi, lavallière, lynchage, macadam, manichéen.

 

Proposition de Françoise : la matinée d’un ambitieux.

 

Ce matin-là, Emmanuel avait longuement paressé dans le jacuzzi que Brigitte et lui venaient d’acquérir. La vie qu’il menait - depuis sa déclaration de candidature en particulier ! – lui plaisait bien - sans compter que son ancienne profession de banquier d’affaires lui assurait des revenus confortables... En sortant de son bain, il passa en revue ses costumes, ses chemises et choisit une lavallière d’un gris argenté qui mettrait en valeur ses yeux bleus.

En marche ! Il était temps de se rendre au meeting où ses amis l’attendaient. Gare à ses rivaux ! Si cet enragé de Manuel persistait à lui enjoindre de passer par la primaire, ce serait un lynchage ! Tant pis pour le matador catalan ! Il n’aurait plus qu’à aller battre le macadam, de Lille à Perpignan, de Saint Brieuc à Strasbourg, pour trouver d’autres fidèles ! Pour les rassembler, prétendrait son rival. Ou plutôt pour les diviser s’entendait-il déjà lui rétorquer. Le principal avantage de la politique, c’est que, à force de vous obliger à répondre du tac au tac, cela vous structure une pensée... sinon solide (n’exagérons rien !) mais du moins... manichéenne !

Un autre avantage (faut-il le qualifier de secondaire ?) c’est de faire parler de vous – y compris par des sommités littéraires incontestées. N’est-ce pas Bernard Pivot qui avait récemment dressé de lui ce portrait (bien éloigné du manichéisme, certes... mais d'autant plus perfide peut-être ?) : du chat, il a la souplesse ; du renard le flair ; du loup l’appétit ; et de l’âne le coup de pied !


Proposition de Christiane : drame matinal

 

Le jacuzzi débordait depuis 10 minutes mais Monsieur Arnold ne parvenait pas à détacher sa lavallière. Il demanda de l’aide à sa femme qui préparait une tarte aux myrtilles dans la cuisine tout en regardant son émission télévisée préférée : il était question du lynchage du PDG d’une grosse entreprise qui avait fait faillite à la suite d’une plainte massive des usagers de la route. En effet le macadam était de si mauvaise qualité que plusieurs accidents s’étaient produits, dont un très grave. Cela avait d’ailleurs donné lieu à un procès retentissant car le procureur général s’était montré trop manichéen.

Bref, Paulette ne pouvait entendre ni les appels désespérés de son mari étranglé par sa lavallière, ni voir les énormes bulles sortant du jacuzzi.

 

Vous êtes l’un des personnages d’un livre célèbre et vous écrivez à l’auteur pour lui faire part de vos impressions. 

 

Proposition de Christiane : remerciement à Molière.

 

Mon cher Jean Baptiste Poquelin,

 

Je tiens à vous remercier chaleureusement de m’avoir donné le jour. Depuis plus de trois siècles déjà, j’obtiens un succès inégalé ; tous les soirs des tonnerres d’applaudissements acclament mes péripéties. Pourtant au départ, je ne suis pas très sympathique puisque j’abandonne cruellement Elvire ma nouvelle et troisième épouse arrachée au couvent trois mois auparavant. Oui, je suis un séducteur invétéré et cela me plait beaucoup, le public semble approuver également ; mais c’est la dimension « anticlérical absolu » que je préfère. Oui, grâce à vous, je défie le Gouverneur puis Dieu. Ah ! Quel combat !! Bien sûr je vais mourir terrassé par la foudre, comment pourrait-il en être autrement ? Mais quelle mort !!!

Merci Monsieur Poquelin de m’avoir fait si indémodable !    signé Dom Juan .



13/12/2016
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