Mon mot à dire du lundi 12 novembre 2018
Voici une liste de mots farfelus (8 noms communs, 4 adjectifs) dont s’agit de trouver la définition. Finalement le groupe retient les propositions suivantes.
Noms communs
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Mitrapause
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Moment où le pape retire sa coiffe pour repeigner ses rares cheveux après un trajet en papamobile.
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Pilnotie
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Absence revendiquée de toute pilosité
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Palombule
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Animal issu d’un croisement entre une palombe et un pitt-bull.
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Galephant
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Elephant que des galériens devaient porter
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Ramelat
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Objet perdu retrouvé inopinément.
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Sommour
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Sommeil après l’amour
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Chopenam
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Etat de tristesse de l’âme (voir Schopenhauer) suite à l’abus de bière.
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Hupapin
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Plume ajoutée sur une machine à vapeur pour l’embellir (Anne)
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Adjectifs
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Féérisant
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Qui mène droit au pays des fées
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Licieux
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Licencié en vice
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Deborieux
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Qui va au travail en reculant.
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Mutenque
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Qui parle par intermittence
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Textes proposés en utilisant tous les mots (dont la définition retenue est donnée en caractères gras ci-dessus).
Meurtre dans la venelle
Conformément aux dires des premiers témoins interrogés, l'Inspecteur avait bien évidemment noté que l'assassinat avait eu lieu au moment même où François avait pratiqué une mitrapause. En effet, la balle qui avait fini entre les deux yeux du truand dans la venelle avait pu trouver ainsi la voie libre. Passant du fusil expéditeur au-dessus de la tête du Saint-Père pour finir non loin du crâne atteint de pilnotie du voyou. Pour un peu, elle aurait d'ailleurs pu faire éclater le nid de palombules qui ont élu domicile dans cette ruelle mal famée. On raconte que ce sont des galéphants qui, au IIème siècle avant J-C, avaient ramené ces animaux hybrides. Mais ceci est une autre histoire qui, pour l'heure, n'intéressait pas l'Inspecteur. Celui-ci ramassa une douille à terre, probablement un ramelat qui lui servirait plus tard dans son enquête. Il rentra ensuite chez lui, honora son épouse malgré la fatigue et tomba dans un profond sommour. A son réveil, quelques images de son rêve surnageaient. Il était évêque. Il se sentait las, titubant, dans une sorte de chopenam. Non loin de lui, une machine à vapeur était ornée d'une plume de pigeon. Cette hupapin se balançait doucement avec la brise. Pour un peu, ces images auraient eu sur lui un effet féérisant. Mais, bien sûr, la réalité le rattrapa ni en une, ni en deux, ni même en trois ou quatre. On n'efface pas toute une vie de licieux comme cela ! En plus, après quarante ans de mariage, il ne craignait plus rien, pas même le terrorisme. Justement, ses pensées l'amenaient à imaginer un complot religieux ou plutôt anti-religieux. Mais peut-être n'était-ce là qu'une évidence trop facile, donc trompeuse. Dès lors, le but recherché aurait bien été l'élimination du mafieux, peut-être souhaité par le Vatican...Lui qui d'habitude se montrait souvent déborieux, se rendit à nouveau à pas pressés sur les lieux du crime. Et lui qui, d'habitude, se révélait bavard ou, au contraire, silencieux, se drapa dans une attitude mutenque vis-à-vis de ses collègues comme des journalistes. De fait, il voulait éviter de dire des erreurs, même si l'expérience lui avait appris qu'une erreur peut être fausse et ne pas être pour autant une vérité vraie. Ce qui le tarabustait était de comprendre pourquoi le Pape avait ôté sa mitre précisément au moment où le chef de la pègre locale sortait dans la venelle. Il trouvait de plus en plus mystérieux que les montres de l'un et de l'autre eussent été réglées exactement à la même heure, à la seconde près. Il se dit qu'il devrait penser à convoquer sans tarder le chambellan chargé de remonter les breloques papales et vérifier son emploi du temps. Qui sait, l'un de ces derniers jours, il aurait pu s'être rendu dans la sinistre venelle, connue par ailleurs pour ses nombreux bars louches... »
Jean-Tristan
Dépression papale
Depuis quelque temps le pape a le moral en berne. Il est devenu déborieux et mutenque. Ses mitrapauses se prolongent. D’ailleurs, il est loin, le temps où ces moments de pause lui servaient seulement à se peigner. Désormais, il assume sa pilnotie. Tout lui indiffère. Plus proche de Schopenhauer que de saint François, il vit dans un perpétuel chopenam. Tout juste s’il a reconnu, l’autre jour, l’image tombée de son missel, qu’il avait d’abord prise pour un ramelat. Le palombule orné de hupapin que des paroissiens lui avaient offert n’a pas retenu son attention. Même un galéphant licieux qui se promènerait dans les jardins du Vatican, le remarquerait-il ? Son mal de l’âme semble incurable. Désormais, il n’aspire plus qu’à un sommour féérisant.
Françoise
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